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michard

  • Emission du dimanche 26 Juillet 2015

    Emma a la technique, Juliette et David en rubriques

    Pour réécouter l’émission : https://www.mixcloud.com/AmuseGueule/amuse-gueule-radio-emission-du-26-juillet-2015/

    Attention, les 40 premières secondes sont sans son!

     

    Juliette nous présente et fait la revue de 3 films:

    Sils Maria - Olivier Assayas

    Tout commence dans un train. Olivier Assayas nous plonge dans ce magnifique duo d’actrices que nous allons suivre. Juliette Binoche est Maria Sanders, actrice à succès, carrière internationale, allant sur sa cinquantaine ; Kristen Stewart est son assistante, jonglant entre iPhone et iPads, coups de fils et mails. Les personnages sont déjà tracés en pointillés, mais le train nous emmène vers les sommets des Alpes suisses à Sils Maria, où tout va se jouer.

    Sils Maria, village où Nietzsche aurait inventé le concept d’éternel retour. Et en effet, beaucoup de choses vont revenir et se répéter. Pour Maria Senders c’est à la fois sa jeunesse, un amant et surtout une pièce, Le Serpent de Maloja. Cette pièce qui lança sa carrière et qu’on lui propose de réinterpréter, mais dans le rôle de la quadra poussée au suicide par la jeune effrontée, qu’elle avait joué une vingtaine d’années plus tôt. Ce nouveau rôle déclenche une mise en question pour Maria Sanders, mise en question du temps, de son rapport au monde et à son entourage.

    Nous entrons alors presque dans un huis clos où Juliette Binoche et Kristen Stewart se font face comme le vieillissement immuable et l’énergie de la jeunesse, comme les personnages de cette pièce, comme la révolte et l’acceptation. Le lien entre elles est flou, est-ce de l’amour ? De la hiérarchie ? De l’admiration ou de la jalousie ? Olivier Assayas laisse ses actrices répéter la pièce sans fin, se confronter et s’aimer sans fioriture.

    C’est cette perfection dans l’image et dans le montage qui font de Sils Maria un film à ne pas manquer. Au-delà du jeu magnifique des deux actrices, ce film est beau, très beau et porté par des réflexions. Il parlera de l’acceptation du temps qui passe à certains, de l’influence du marketing sur la création artistique à d’autres, ou simplement de la relation à autrui.

    Bande annonce : https://www.youtube.com/watch?v=-aRLEmB2pLE

     

    Mommy – Xavier Dolan

    Autre histoire de relations fortes et étranges, c’est Mommy de X. Dolan. Xavier Dolan qu’on ne présente plus d’ailleurs, à 25 ans avec 5 films à son actif, le dernier Prix du jury à Cannes en face de Godard. Bref, Dolan comme on l’aime, avec son entièreté et sa force habituelle.

    Mommy c’est l’amour passionnel et destructeur d’une mère pour son fils et d’un fils pour sa mère. Un fils mangé par l’adolescence et sa libido, un peu psychotique, difficile à gérer ; Une mère, jouée par Anne Dorval – actrice qui suit Dolan depuis ses débuts, qui essaie de joindre les deux bouts avec une énergie folle et sexy. Diane récupère la garde de son fils qui se fait expulser d’un établissement qui manifestement ne veut plus de lui, et l’on découvre ce lien qui les unit. Si fort que Dolan introduit un troisième personnage pour nuancer ces deux extrêmes, incapables de survivre.

    Kyla, la voisine un peu desperate housewife, s’ennuie et va faire irruption dans ce duo qui s’aime, se détruit, essaie d’avancer. Kyla est le début d’un espoir pour cette famille à deux mais pas sans conséquence. Elle change, se révèle pour entrer dans ce trio magnifique qui va évoluer dans une banlieue canadienne où la vie est aussi réduite que le format carré de la caméra.

    Dolan une fois de plus parvient à nous époustoufler par ces acteurs, cette histoire, sa mise en scène et sa créativité. On retrouve aussi ce qu’on a pu aimer dans J’ai tué ma mère, Les Amours Imaginaires et Lawrence Anyway, ces androïdes sortis d’un Manhattan désuet, ces robes anachroniques, son humour et un québécois grandiose.

    Bande annonce : https://www.youtube.com/watch?v=Q9LVLCYvqSI

     

    Mustang – Deniz Gamze Erguven

    Mustang est un film sur la Turquie et ses contradictions actuelles, mais c’est avant tout une scénographie magnifique mettant en scène 5 actrices belles, prêtes à défier les diktats de la société dans laquelle elles évoluent.

    5 sœurs donc, vivant dans le Nord de la Turquie sous la houlette de leur grand-mère et de leur oncle. « Une minute on était tranquille, et puis c’était la merde », voici comment la plus jeune d’entre elles explique une après-midi passée avec des camarades de classe (masculins). Nos 5 héroïnes se retrouvent cloîtrées, enfermées et forcées à suivre une éducation des plus traditionnelles.

    Les classes de cuisine et de couture s’enchaînent, mais ce n’est que pour mieux arriver à une fin inévitable, celle du mariage. L’oncle assuré de ses choix et la grand-mère à ses ordres marieront les sœurs, qui s’en vont une à une, chacune à leur manière. La beauté du film réside dans l’imagination des sœurs afin de recréer dans leur cage une atmosphère qui leur est propre, plein d’humour et de bravoure.

    Une ressemblance avec Virgin Suicides ne se nie pas, mais Deniz Gamze Erguven parvient à donner une énergie et un féminisme positif rarement vu jusqu’à présent. A aller voir sans tarder !

    Bande Annonce : https://www.youtube.com/watch?v=Ud2yfvjdKRU

     

    David parle des ‘Lagarde et Michard’ : les livres et leurs deux auteurs

    Lecture du poème d’Apollinaire : le bateau ivre

     

    Pour en savoir plus :

    https://fr.wikipedia.org/wiki/Lagarde_et_Michard

    et

    https://fr.wikipedia.org/wiki/André_Lagarde

     

    Musiques:

    Gainsbourg: Les feuilles mortes

    Bande Annonce des 3 films revus